Notre cerveau droit est le siège de notre hypersensibilité

Aurions-nous 2 cerveaux? Un à droite et un à gauche ? Vu le nombre d’articles et d’ouvrages qui traitent de ce sujet, le doute s’est presque insinué en moi. 
🐈 Cham : promis, je me renseigne pour savoir s’il n’a pas un peu « fumé la moquette » 🙄

En fait, ce que je retiens de mes nombreuses lectures sur le sujet, c’est que nous n’avons effectivement pas 2 cerveaux mais bien un seul, constitué de deux hémisphères, qui communiquent entre eux en permanence et qui nous sont tous deux indissociables et indispensables.
🐈 Cham : si les humains avaient 2 cerveaux, cela se saurait depuis longtemps 🤪

Et Roger W. Sperry, neurophysiologiste américain et prix Nobel de médecine en 1981, a démontré que les deux cerveaux étaient aussi intelligents l’un que l’autre, mais que leurs raisonnements étaient différents. Chaque individu ayant simplement une préférence hémisphérique plus ou moins marquée. 

De manière très synthétique, voire très schématique, avec notre cerveau gauche, nous raisonnons de manière séquentielle, analytique, point par point. Avec notre cerveau droit, nous traitons l’information de façon holistique, c’est à dire en prenant en compte une chose dans sa totalité, en analysant quelque chose sans le diviser en parties. 

Au passage, et nous reviendrons largement dans d’autres articles, un point essentiel est que de très nombreuses études  montrent qu’environ 80% environ présentent une dominance du « cerveau gauche », contre 20% de personnes « cerveau droit ». 🐈 Cham : perso, je suis d’ores et déjà prêt à parier que les 20 % sont plutôt des... hypersensibles 😉🥹😇

1. Avoir un cerveau gauche dominant 

L'hémisphère gauche est le siège du langage, mais aussi de la raison. C'est celui qui domine dans la majeure partie de la population occidentale.

Plutôt mono-tâche, ne traitant qu’une seule information à la fois, l’hémisphère (ou cerveau) gauche, est le siège de la logique et de la rigueur. Il explique, interprète et analyse. Il permet de planifier des tâches et de se fixer des objectifs.

Les personnes plutôt « cerveau gauche » sont donc logiques et rationnelles, avec un raisonnement séquentiel, linéaire et méthodique, scindant et mémorisant les informations pour les traiter les unes après les autres. Le cerveau gauche permet de se définir des objectifs et de planifier les actions pour les atteindre. Il permet également de rester concentré sur une seule tâche sans se disperser. 

La population à prédominance cerveau gauche étant fortement majoritaire, les systèmes scolaire et sociétal sont fortement ancrés vers ce mode de raisonnement, ce qui fait que les personnes ayant un hémisphère gauche plus puissant se fondent plus facilement dans le moule et ont plus de facilités au quotidien. 
🐈 Cham : mais cela peut aussi parfois expliquer que les premiers élèves ne sont pas forcement ceux qui réussissent le mieux plus tard... vous avez quatre heures 😂

En revanche, avoir hémisphère gauche trop dominant, qui ne ressent pas le besoin de donner du sens aux informations traitées peut être un frein à la créativité pour s'exprimer ou empêcher de trouver une solution rapide, voire même innovante, à un problème global.

Par ailleurs, les personnes « cerveau gauche » se  confortent dans des conversations jugées « banales » par les personnes «  cerveau droit » et n’ont pas ce besoin de refaire le monde et de s’ouvrir aux autres traits de caractères qui peuvent leur sembler marginaux, extravertis, voire hors-normes.

De fait, une prédominance du cerveau gauche prédispose le plus souvent à des métiers dans la science, l’enseignement, les armés, et dans les entreprises. 
🐈 Cham : avec de nombreuses exceptions bien évidemment 🥹

Le développement de l'hémisphère gauche du cerveau peut se faire  par des activités de logique telles que le sudoku, les mots fléchés, l'informatique, voire la couture ou le bricolage... 
🐈 Cham : il est vraiment sérieux là 🙄

2. Avoir un cerveau droit dominant 

L'hémisphère droit est multi-tâches et complexe. Il évolue en arborescence et favorise une vision globale des choses, permettant de découvrir plusieurs solutions à un problème. Il préside également à la créativité, à l'imagination, mais aussi aux pensées et aux émotions. 

Les personnes dont l'hémisphère droit est plus dominant sont donc plus créatives et sensibles, ont souvent les sens plus développés (parfois jusqu'à être gênées face à certains bruits ou odeurs). Une très forte empathie les caractérise également. 

A l’approche d’une situation, elles auront un regard global qui les amènera à pouvoir restituer tous les éléments à partir d’un seul. Leur intuition leur permet de savoir ce qui se passe réellement sous les non-dits, les mensonges, les images, le faux et le paraître. Elles le ressentent sans pouvoir expliquer comment puisqu’il s’agit là de subtilités, de ressentis... Ce qui peut poser  problème face à une personne cerveau gauche qui ne comprend pas.  Ce qui là encore peut conduire à un certain isolement.

En ce qui les concerne, les enfants « cerveau droit » sont souvent des enfants ou adolescents inventifs, mais qui ont des difficultés à l'école, plus sur le plan de l’ennui que celui de la compréhension, sans pouvoir se les expliquer. Tout simplement car le cadre scolaire est réellement pensé pour les cerveaux gauches également. En outre, ils ressentent profondément une gêne dans les rapports sociaux, face à un population majoritaire qui ne leur ressemble pas. La peur de faire une gaffe, d’être inintéressant, de n’être pas doté du même humour, de la même forme d’intelligence leur nous donne inévitablement l’envie de fuir et de s’isoler.
🐈 Cham : mes pensées les accompagnent 🥹

Les personne à « cerveau droit » dominant se caractérisent aussi par des pensées sans fin qui tournent en permanence en boucle. Ce qui peut être réellement épuisant, en plus d'être extrêmement difficile à contrôler.

Enfin, avec des sens plus développés, plus affutés et plus sensibles que « la norme », les personnes cerveau droit donnent parfois l’impression d’en faire trop, de se plaindre pour un rien, de vouloir s’extirper d’une situation agréable pour l’autre colle les rassemblements bruyants, les centres commerciaux et mêmes les soirées entre amis ou les mariages.  La multitude d’informations traitée les agresse et les met mal à l’aise avec des sensations de surmenage, d’étouffement, de prise de panique dans des cas plus rares.  Avec une nécessité de s’isoler pour retrouver un calme souvent relatif et précaire. Cela peut rendre plus difficile leur intégration sociale, voire favoriser là encore leur isolement. 

De fait, les personnes « cerveau droit » se retrouvent très souvent dans les métiers du social, du médical ou paramédical, de l’humanitaire, mais aussi des métiers des arts...
🐈 Cham : avec là aussi quelques exceptions 😌

Le développement de l'hémisphère droit se fait très souvent par des activité artistiques (dessin, musique, théâtre, chant...) mais aussi par des activités relaxantes (yoga, méditation) qui permettent de canaliser les pensées.
🐈 Cham : j’en connais un pour qui ce serait plutôt la photographie 🤗🤫

3. Le cerveau d’un hypersensible 

De très nombreux articles et livres évoquent les recherches menées sur les liens de l’hypersensibilité avec le cerveau, mais également si cela vous intéresse les liens avec la génétique. J’y reviendrais (peut-être) plus spécifiquement...
🐈 Cham : sur ce coup là, je crois que je vais passer mon tour 😂

De manière plus abordable pour tout un chacun, dans un article sorti en 2024 dans Ouest-France, la neuropsychologue Cathy Assenheim (1) rappelle que l’hypersensibilité n’est ni un trouble, ni une faiblesse psychologique, mais bien un type de fonctionnement du cerveau.

Dans cet article, et j’espère sans trahir son propos, Cathy Assenheim évoque notamment les points suivants :

• L’hypersensibilité est innée. On naît hypersensible et on le reste toute sa vie. L’hypersensibilité découle d’une hyperréactivité cérébrale, et on ne peut pas changer son cerveau. Et elle est en partie héréditaire (environ 40 à 60 %), mais également influencée dans son expression par l’environnement : lorsqu’il est stable et sécurisant, la réactivité sera plus modérée que dans un environnement trop stimulant ou insécurisant.

• L’hypersensibilité découle d’une hyper réactivité cérébrale hors norme à tout ce qui est émotionnel et d’office également sensoriel, dans une multitude de profils possibles. Elle entraîne un risque de « débordement » lorsqu’il y a trop de stimuli ou qu’ils sont intenses, ainsi que différentes conséquences physiologiques. Mais bien gérée, c’est également un magnifique moteur humain et créatif. Ce n’est ni une maladie ni un trouble psychologique. 
   
• Chez l’enfant comme chez l’adulte, l’hypersensibilité découle d’un fonctionnement cérébral atypique : le cerveau réagit plus vite et plus intensément à tout ce qui est émotionnel mais également sensoriel (à savoir des sens exacerbés). L’hypersensibilité a également un impact sur le fonctionnement cognitif, avec des troubles de l’attention et de la mémoire de travail plus fréquents. 
   
• ​​​​​​​Les émotions font partie de nos mécanismes d’adaptation, au même titre que la réaction de stress. Elles ne sont « que » des modifications nerveuses et hormonales mises en place par le cerveau pour orienter les comportements vers nos besoins.

🐈 Cham : cela me semble déjà beaucoup plus clair, mais je vais quand même prendre le temps de bien tout relire consciencieusement 😅😅

4. Une complémentarité des cerveaux certes, mais plus difficiles à vivre pour les cerveaux droits dominant. 

Cerveau droit et cerveau gauche sont donc bien complémentaires. Le cerveau droit se met en marche face à toute situation nouvelle, alors que les informations recueillies seront stockées dans l'hémisphère gauche, qui organise les connaissances. 

Les personnes ayant une prédominance du cerveau gauche étant largement majoritaires, l’organisation et le fonctionnement de notre société privilégie particulièrement la logique et le traitement analytique de l’information. Du coup il est normal qu’une personne ayant un cerveau hémisphère droit dominant se sente mal à l’aise puisque aimant penser en dehors du cadre de référence en privilégiant la créativité. 

Mais cela explique notamment en grande partie les difficultés d’échanges et de compréhension entre 2 personnes ayant un cerveau dominant opposé. Sur un même sujet, chacun peut avoir une vision très différente, menant parfois à des débats houleux. Alors qu’il suffirait à chacun de prendre « un peu de hauteur » pour se rendre compte que les 2 approches sont souvent complémentaires, et peuvent déboucher sur des approches réellement innovantes et constructives. Dans le domaine personnel comme professionnel. 

🐈 Cham : et vous, saurez-vous trouver collectivement des approches innovantes et constructives 😎

(1) Cathy Assenheim est neuropsychologue spécialisée dans l’hypersensibilité. Elle est aussi l’autrice de Mon cerveau est hyper (2020), Mon enfant est hyper (2023) et L’enfant hyper à l’école (6-12 ans), spécial enseignant.

🐈 Cham : et n’oubliez pas 😎

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