Pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, le terme ascenseur émotionnel est aussi depuis quelques années utilisé dans les domaines de la publicité, du marketing, de la séduction ou encore de la vente. Avec pour idée sous-jacente une (petite) manipulation du consentement d'autrui. Nous n’irons pas au delà aujourd’hui sur cette notion forte intéressante par ailleurs. Même si un certain nombre de passerelles avec le sujet du jour pourraient être évoquées. Peut être une autre fois…
Par ailleurs, comme le relate le journal Le Monde en avril 2022, une nouvelle définition est même apparue récemment. issue du « doomscrolling », l'ascenseur émotionnel sans fin des réseaux sociaux. Dérivé du verbe anglais « to scroll », en français « faire défiler », il désigne la consultation compulsive d'informations anxiogènes, un comportement né de la rencontre entre la curiosité humaine et les produits des plates-formes numériques. Aussi intéressante que puisse être cette nouvelle notion, nous en ferons l’impasse également pour aujourd’hui. Mais nous y reviendrons là aussi je pense assez rapidement dans un autre contexte.
Il existe certainement d’autres définitions, toutes sûrement aussi passionnantes. N’hésitez pas à me le dire dans les commentaires.
Dans cet article, l’ascenseur émotionnel est défini comme étant l’état émotionnel consistant pour une personne à passer d'une tristesse incommensurable à une joie immense ou inversement.
C’est une exacerbation des émotion ressenties par une personne à un instant donné, sur une période pendant laquelle les émotions sont changeantes et souvent extrêmes. Elles montent et descendent rapidement, la personne pouvant passer d’un état d’euphorie à un état de tristesse et de remise en question en quelques minutes. Telles des montagnes russes. Version XXL.
Au sommet de l’ascenseur émotionnel, version « émotions positives », se trouvent le sentiment de réussite, l’excitation voire l’enthousiasme. Dans ce cas, la montée est particulièrement agréable et peut devenir addictive.
Dans la version « émotions négatives », se trouvent le doute, l’angoisse… en cas de sur utilisation, la déprime et la dépression restent possible.
La descente est stressante dans un cas, rassurante dans l’autre. Dans les 2 situations il existe des moments positifs et négatifs. Mais l’intensité du positif est beaucoup plus faible que celle du négatif dans le cadre d’émotions négatives. Tandis que le négatif reste lui très marqué dans la redescente dans les situations d’émotions positives. (🐈 Cham : vous le suivez toujours 🤔😅)
Quelle que soit la situation positive ou négative dans laquelle monte l’ascenseur, la pilule restera in fine toujours amère à avaler pour une personne hypersensible. Entrainant parfois un sentiment de tristesse (pour ne pas dire plus) quasi incontrôlable.
L’ascenseur émotionnel peut se mettre en marche dans quasiment toutes les situations de la vie personnelle et professionnelle, avec des amis, des relations ou de simples connaissances. Pour les personnes les plus hypersensibles, l’ascenseur émotionnel peut même se déclencher si l’on est seul chez soi. Juste devant un (souvent stupide) film dont la fin est triste (décès de la grand-mère de 102 ans atteinte d’une maladie incurable par exemple) ou joyeuse : ils finirent par se marier après s’être éloignés la moitié du film ( 🐈 Cham : bref comme d’habitude quoi 🙄).
L’ascenseur émotionnel peut également se déclencher à tout moment, pour des motifs graves ou futiles (trop souvent) et très souvent en format XXL. Cela n’est pas dramatique si on est seul chez soi, mais beaucoup plus gênant en société, en présence de personnes connues ou non.
Mais de fait, pour une personne réellement hypersensible, l’ascenseur émotionnel fait partie intégrante d’elle même. Elle ne peut ni l’enlever pour le remplacer par de simples escaliers par exemple, ni faire un « échange standard ». (🐈 Cham : tu es sûr que cela existe tes « escaliers émotionnel » 😳)
Alors, lorsque le fonctionnement de l’ascenseur émotionnel est trop perturbant au quotidien, et notamment en société ou dans la vie professionnelle, la seule solution est d’apprendre à essayer de mieux le maîtriser.
2. Les émotions, carburant de l’ascenseur émotionnel 🔙
Les émotions constituent le réel carburant de l’ascenseur émotionnel. (🐈 Cham : là il est vraiment trop fort 🙄😂)
Quelle que soit la personne, les émotions peuvent être positives et agréables à ressentir. Mais les émotions positives ne peuvent exister que par le contraste avec les émotions au ressenti plus inconfortable. Dit autrement, les périodes sombres permettent d’apprécier les périodes heureuses. Et inversement bien sûr.
Il paraîtrait, mais je ne l’ai pas vérifié, qu’en moyenne, la vie est faite de 50 % d’émotions positives et de 50 % d’émotions négatives. Sur la loi des grand nombre cela me semble pouvoir marcher. Mais cela, selon moi, ne veut absolument pas dire que cela vaut pour chaque personne. Une personne « moyenne » n’existe pas. Chaque personne est unique et donc avec ses propres proportions d’émotions négatives et positives.
Par ailleurs, beaucoup de théories existent sur la manière dont naissent nos émotions. N’hésitez pas à m’en faire part dans vos commentaires de vos convictions ou interrogations en la matière.
Pour ma part, et même si je reste très prudent et humble sur le sujet, j’ai progressivement acquis la conviction que nos émotions ne sont pas la conséquence des événements extérieurs tels que nous les subissons de manière très factuelle. Prenons l’exemple simpliste d’un ami qui passe devant moi sans même me dire « bonjour ». C’est un fait avéré. En tant que tel, et de manière tout à fait objective, il n’y a pas de quoi monter au 36ème étage par l’ascenseur express ou descendre au 12ème sous-sol par le même ascenseur. Peut-être d’ailleurs, et de manière très factuelle, que plongé dans ses pensées il ne m’a tout simplement pas vu.
La théorie en laquelle je crois le plus, et nous y reviendrons plus longuement dans un article consacré à l’origine de l’hypersensibilité, est que nos émotions naissent de nos pensées, de la manière dont notre cerveau interprète les évènements extérieurs. Pas des événements eux-mêmes. Et c’est fondamental.
Dans le cas « hyper simpliste » de mon ami qui ne m’a pas salué, mon cerveau peut me dire : « Tu as vu il est pressé. Sans doute est-il parti t’acheter un cadeau pour ton anniversaire demain avant que le magasin ne ferme ». Émotions positive garantie. Mais il peut me dire aussi : « il est fâché car ce matin tu n’as lui a pas parlé par manque de temps au téléphone. Du coup il est fâché et donc peut être que demain il ne viendra pas et que la fête sera complètement gâchée ». Émotions négatives garanties. Et bien sûr, sur un même cas de figure, on peu se faire des tonnes de scénarios. Du plus sombre au plus heureux et parfois plusieurs en même temps, positifs comme négatifs simultanément. Encombrement « neuronal » garanti.
Et le vrai problème est que pour un hypersensible, des situations comme cela, et naturellement beaucoup plus complexes, il n’y en pas une de temps en temps, mais de très nombreuses tous les jours, 7 jours sur 7 et pratiquement H 24, car la nuit… J’aurais l’occasion de vous en parler plus en détails.
Et très souvent, pour essayer de « masquer » les effets trop visibles liés à l’ascenseur émotionnel, la personne hypersensible va consciemment ou inconsciemment enfouir ses émotions au plus profond d’elle même. En les «entassant » de fait pèle-mêle les une sur les autres. Au risque de les voir « exploser » subitement un jour. Souvent pour une simple peccadille. La goutte d’eau a fait débordé le vase. C’est ce que j’appelle la théorie de la cocotte minute. Nous y reviendrons plus longuement prochainement.
Pour éviter ce trop plein « d’empilements émotionnels » la seule solution que je crois connaître à date, est pour chaque situation à forte connotation émotionnelle vécue, d’apprendre à factualiser réellement la situation et à relativiser les différents scénarios qui ne manqueront pas d’arriver. On ne se refait pas, mais on peut essayer de ralentir l’ascenseur, de le faire monter moins haut et redescendre moins bas. Avec si possible des arrêts intermédiaires.
3. La méthode ERA : 3 boutons pour maîtriser son ascenseur émotionnel 🔙
Nous l’avons vu, rien ne sert de vouloir essayer de se séparer de son ascenseur émotionnel ni de vouloir construire un escalier en parallèle. Les émotions font partie intégrante de qui nous sommes, et peuvent parfois (ou souvent selon les personnes) se réguler seules parfaitement. Plus ou moins bien. Ou pas du tout.
Quand notre ascenseur émotionnel se met en marche, de manière trop souvent inopinée et à des vitesses qui frisent le mur du son, nous nous sentons coincés dans une cabine sans bouton. Si l’ascenseur monte, on se sent parfois « en apesanteur ». (🐈 Cham : Calogero 😉) Tout en craignant déjà la chute qui se produit derrière plus ou moins rapidement dans plus de 90 % des cas. (🐈 Cham : estimation toute personnelle 😂)
Du coup, comme les boutons « Stop » et « Alarme » n’existent pas non plus, dans plupart du temps, la seule chose que nous souhaitons et de pouvoir en sortir, à la limite pouvoir s’arrêter à un étage. Sans succès.
De mon expérience, le seul moyen pour espérer parvenir à maîtriser un peu mieux le fonctionnement de son ascenseur émotionnel, et dans certaines limites bien sûr propre à chacun, est d’essayer d’intégrer 3 🔘 boutons dans la cabine de notre ascenseur. (🐈 Cham : attention ! Théorie personnelle, protégée par copyright 😌😅) Si vous avez trouvé d’autres boutons, n’hésitez pas à me le faire savoir dans les commentaires.
La méthode ERA
(🐈 Cham : voilà autre chose maintenant 😅 la fera t-il breveter 😇😂)
🔘 « Éviter une mise en marche inappropriée » de l’ascenseur émotionnel en étant capable de lui dire mentalement « 🛑 ✋ Stop » dès l’apparition d’une émotion négative a priori analysée comme « non recevable » car non factuelle. Pour cela il faut savoir réellement analyser ses émotions au delà de la première impression. À titre d’exemples : « Suis-je réellement en colère, ou ai-je peur ? » , « Ai-je simplement mal au ventre, ou suis-je anxieux ? ». Rendre factuel ses émotions est essentiel pour les stopper. Ou les laisser se développer pour celles qui font partie de notre équilibre. Sans en devenir esclave. La colère, par exemple, est un signal d’alarme, qui peut nous montrer qu’une de nos limites a été dépassée, ou nous communiquer une frustration. L’exprimer est une chose. La comprendre et la traiter en est une autre.
🔘 « Ralentir l’ascenseur » dès qu’une émotion (positive ou négative) nous submerge. L’objectif étant d’éviter de monter trop vite ou de descendre trop bas à la vitesse d’une pierre dans un puits. La première étape passe par la prise de recul pour analyser la situation de façon détachée, prendre le temps de réfléchir sereinement et agir en dehors de toute précipitation. Cela permet de garder son calme et surtout toute sa confiance en soi. Et de manière objective, faire ralentir son ascenceur émotionnel.
🔘 « Anticiper les zones d’inconfort ». Avec le temps, on apprend progressivement à connaître certaines émotions qui déclenchent systématiquement et de manière intempestive notre ascenseur émotionnel. En les cataloguant mentalement, on est en mesure de le repérer dès qu’elles se présentent et de leur dire « 🛑 ✋ Stop » avant même qu’elles n’aient eu le temps de se développer. Cette action permet un meilleur usage du 🔘 🛑 ✋ Stop, le plus essentiel des 3 boutons.
Avec ces 3 🔘 boutons, votre cerveau devrait déjà se sentir un peu plus léger. Nul doute qu’il vous en sera gré. Et vous remerciera au quotidien.
4. Astuces pour gérer ses émotions 🔙
En complément de la méthode ERA (juste testée par moi 😉), je vous fait part de quelques recommandations glanées au fil de mes lectures pour améliorer son rapport interne avec son l’ascenseur émotionnel. N’ayant pas vraiment testé les 2 premières, je me garderais bien de porter un quelconque avis sur leur efficacité ou non. Si de votre côté vous avez une opinion les concernant, voire d’autres pratiques, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires.
Parmi les plus fréquemment mentionnés :
- Faire du sport : l’activité physique n’a (paraît-il) que des bienfaits pour se sentir mieux dans son corps et dans sa tête. Elle serait aussi bénéfique pour stabiliser l’humeur, lutter contre les états dépressifs et la baisse de moral. Il y en a même qui parle de boxe ou de séances de fitness… (🐈 Cham : franchement, c’est vrai qu’il n’est pas le mieux placé pour vous en parler 😂😂)
- Faire du yoga ou pratiquer la méditation : le yoga a travers ses postures, la respiration et l’état de méditation qu’il favorise donne les clefs d’un nouvel espace de plénitude à l’intérieur duquel nos émotions circuleraient librement. 🐈 Cham : alors là je ne sais pas où il a été cherché cela, lui qui ne semblait même pas connaître le concept il y a 15 jours 🤣🤣)
- Apprendre de nouvelles choses : la lecture, l’écriture, les tutoriels sont des activités aux vertus formidables. Elles favorisent votre mental et renforcent votre combativité à affronter les problèmes. En apprenant de nouvelles choses, vous confortez la créativité de votre cerveau (et encore plus chez les personnes hypersensibles) à découvrir, à imaginer. Et vous serez sûrement plus productif et plus serein intérieurement. (🐈 Cham : je connais même un hypersensible qui essaie de créer un blog 😳🙄)
- Prendre du temps pour soi enfin est essentiel pour votre humeur, votre bonheur et pour mieux gérer vos émotions.
Si les émotions s’imposent à nous, en s’invitant sans nous demander notre avis au préalable, nous ne pouvons pas toutes les contrôler au moment où elles surviennent. Et c’est sûrement ce qui nous rend profondément humain.
En revanche, et pour éviter que notre ascenseur émotionnel ne se mette si souvent en marche à tord, trop haut et trop vite, nous pouvons essayer de mieux le contrôler avec l’installation de « 3 boutons » pour Éviter un certain nombre de situations à forte intensité relationnelle non rationnelle et donc inappropriées, Ralentir les vitesses de notre ascenseur pour plus de confort et Anticiper les zones d’inconfort initiée indûment.