Henri IV et la jeune fille des temps modernes
Même si elle n’accroche pas le regard sur les réseaux sociaux, cette photo est indiscutablement l’une de mes préférées. Elle restera en tous cas l’une de mes plus belles expériences en termes de photographie.
Lorsque l’on se promène dans Paris, la multitude d’informations qui s’imposent à nous est incroyable. Et tout change en permanence, le pire côtoyant souvent le meilleur.
Dans ce contexte, saisir une belle opportunité relève soit du parcours du combattant, soit du miracle. Surtout dans une ville où des millions de photos sont prises quotidiennement. Sous tous les angles.
Mais, si on laisse traîner en permanence son regard de photographe, la magie opère parfois avec la sensation de découvrir quelque chose de quasi unique. C’est à mon sens un des charmes de la photographie.
C’est ainsi que, sur la base d’un regard furtif, cette photo réunit 2 monuments de l’histoire. Aux antipodes l’un de l’autre. 🐈 Cham : même si un lien fragile les réunit, mais va-t-il en parler 🤔😊 D’une part la statue d’un Roi de France, Henri IV (1553 - 1610), qui demeure dans l'histoire de France un personnage à mi-chemin entre le mythe et la réalité, et d’autre part La Samaritaine, créée en 1870 et devenue progressivement l’un des temples de la consommation moderne.
Située dans le 1er arrondissement de Paris, sur la place du Pont-Neuf, à la pointe occidentale de l’île de la Cité, la statue d’Henri IV domine la Seine et le square du Vert-Galant.
La Samaritaine, quant à elle, est bien plus qu’un grand magasin de Paris. C'est un lieu quasi mythique, unique à Paris, qui incarne depuis sa création un état d’esprit hors du commun. Au cœur de Paris ses bâtiments, qui totalisent une surface de vente de 20.000 m2, relient la rue de Rivoli au Pont-Neuf, véritable témoignage de l’art de vivre à la française.
Fermé en 2005, cet extraordinaire grand magasin parisien a réouvert ses portes 16 ans après. Et 750 millions d’investissements. Détenu par LVMH et dédié désormais à la mode et aux cosmétiques, La Samaritaine redevient un des lieux fétiches des Parisiens et des touristes.
Durant les travaux, aussi bien pour des raisons de nuisance sonore, de sécurité et d’information que d’esthétique notamment, il a fallut mettre en place un échafaudage périmétrique sur les façades du bâtiment pour permettre la pose d’une bâche décorative et isoler les riverains et touristes des travaux. Pour un résultat spectaculaire.
Pour mémoire, « La Samaritaine » était à l’origine le nom d'une pompe à eau située sur le Pont-Neuf. Ce fut la première machine élévatrice d'eau construite dans Paris pour permettre de fournir, en eau, le quartier du Louvre. C’est Henri IV qui en demanda les plans au flamand Jean Lintlaër. 🐈 Cham : Quand je vous disais qu’il y avait un lien historique entre les deux 😉
Les conditions de prise de vue sont juste incroyables et relèvent d’un concours de circonstances juste exceptionnel.
Comme souvent en photographie, comme dans la vie, il faut être au bon endroit et à la bonne heure. 🐈 Cham : et surtout disposer d’un appareil photo sur soi pour ne pas louper un moment féerique ou magique 🙃
Pour de nombreux photographes, cette photo est techniquement loin d’être parfaite et je le reconnais volontiers. Mais une photo « émotionnelle » l’est rarement. Si cette photo est exceptionnelle pour moi, c’est parce quelle réunit (au moins) 3 éléments :
- un objet pérenne (la statue) et un objet éphémère (la bâche) ;
- un contraste marqué entre 2 époques totalement différentes, le 16ème et le 21ème siècle ;
- Un alignement parfait (et cela a été le plus dur à concrétiser) entre le pied de la jeune fille et les sabots du cheval pour obtenir une scène de vie cohérente.
Pour la réalisation de cette photo, 4 éléments essentiels étaient à prendre en compte.
1. La gestion des distances.
Entre La Samaritaine et la statue d’Henri IV, il y a 200 m. Entre la statue et le Quai de Conti, endroit où la photo a été prise, il y a également 200 m. Soit un global de 400 m à gérer sur une même photo, tant en termes de cadrage que de « flou de bougé ». Surtout avec mon appareil, ce jour là un Hybride 4/3 Olympus E M10 Mark II, petit et certes léger, mais qui ne dispose du coup malheureusement que d’une fonction auto stabilisatrice plutôt a minima. 🐈 Cham : pour les distances, ce n’est quand même pas 20 kms comme pour la photo de Montparnasse au Stade de France 🙄
2. L’objectif adéquat.
Sans l’objectif adapté à la situation, je pense que cette photo, au moins en ce qui me concerne, aurait juste été impossible à réaliser. En l’occurrence, il s’agit ici du zoom Olympus 75-300 mm (équivalent au 150-600 mm en 24x36). Peut-être un peu moins performant que ses collègues en 24x36, il a pour avantages à mes yeux d’être petit, léger (et donc facilement transportable et transporté) et au passage terriblement moins onéreux. Cette photo a donc été prise grâce à lui, avec un zoom de 240 mm (soit un équivalent de 480 mm en 24x36). Pour un « flou de bougé » finalement pas si mal maîtrisé que cela.
3. La lumière.
Le temps était maussade, comme trop souvent à Paris. Mais finalement n’était ce pas un temps idéal pour une telle photographie ? Même si la couleur de la bâche légèrement bleutée n’est que peu fidèle à sa couleur d’origine, le logiciel de cet appareil photo, déjà très performant en termes de rapport qualité-prix de l’appareil, n’étant semble-t-il pas suffisant pour ce contraste.
4. L’angle de prise de vue.
Pour que la photo ait un sens et raconte véritablement une histoire, la rencontre de 2 personnes « hors du temps », il me paraissait indispensable que les sabots du cheval et le pied de la jeune fille soit parfaitement alignée. Et pour cela il fallait trouver le bon « angle de vue ». Un seul endroit me le permettait dans Paris : l’angle du Quai de Conti et de la rue Dauphine. Et encore, ne disposant pas de marchepied, et étant suffisamment grand, j’ai eu la chance de pouvoir réaliser la photo en haussant sur la pointe des pieds. Dans un équilibre plus que précaire…
🐈 Cham : finalement, l’appareil a très bien géré le « flou de bougé » 😂
Chacun est libre naturellement d’apprécier ou non une photo, voire d’être attiré ou pas, consciemment ou inconsciemment par elle. Comme dans la vie chacun est libre d’aimer, ou pas, quelqu’un ou ou quelque chose.
Mais un dicton, fort juste à mon sens, ne dit-il pas : « Tout ce qui brille n’est pas or » ? Et personnellement je rajouterais : « Ce qui ne brille pas peut révéler un véritable trésor ». En photo, comme surtout dans la vie réelle.
🐈 Cham : sans parler du Prince Charmant 🥹
Il faut simplement parfois savoir prendre le temps. Prendre le temps de regarder, de découvrir, de comprendre. Et surtout d’apprendre à aimer.
C’est certainement ce qui manque le plus à notre époque.
🐈 Cham : et bientôt (enfin j’espère 😅) d’autres jolies photos à découvrir 🤩🙃
🐈 Cham : et n’oubliez pas 😎
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