Endormie sur un fil : une photo tout en contrastes

Parmi les plus beaux villages de France, situé dans l’arrière pays Niçois à proximité de la mer Méditerranée, Saint Paul de Vence est un village authentique qui regorge de multiples trésors architecturaux avec ses remparts qui surplombent la vallée, sa chapelle au charme Méditérannéen, ses églises et ses petites ruelles si typiques. 

Au fil du temps, de nombreux artistes prestigieux tels que Joan Miro, Marc Chagall, Alberto Giacometti, Georges Braque, ou encore Fernand Léger y ont trouvé un lieu de création idéal quand ils n’y ont pas séjourné à l’instar d’Yves Montand et de Simone Signoret. 

Aujourd’hui encore, Saint Paul de Vence reste un village d’artistes au travers notamment de la célèbre Fondation Maeght et de très nombreux ateliers d’artistes et galeries d’Art moderne et contemporain.

Parmi les sculptures qui ornent les ruelles de Saint de Paul de Vence, celle de la femme allongée sur un fil entre 2 maisons de la ruelle centrale est certainement l’une, pour ne pas dire « La »,  des plus photographiées. Elle possède à la base, selon moi, 2 caractéristiques assez spéciales :

• Compte tenu de son emplacement géographique, une difficulté certaine à faire une photo qui soit un tant soit peu « originale ». En regardant sur le Web, j’ai constaté que la très grande majorité des photos ressemblaient à la mienne ci-dessus. 🐈 Cham : et inversement bien sûr 😂
   
• Malgré des recherches poussées, il ne m’a pas été possible de retrouver l’artiste qui a créé cette œuvre, pourtant photographiée par des touristes du monde entier.  Il se pourrait qu’elle ait été créée à l’occasion d’une Biennale Internationale de Saint-Paul de Vence qui a pour but, depuis 2018, de soutenir et promouvoir l’art et les artistes, tout en faisant dialoguer le patrimoine matériel et immatériel du village avec la création contemporaine. Ou pas.  
  🐈 Cham : si vous avez des informations fiables sur cette œuvre, n’hésitez pas à nous le dire dans les commentaires 😉 Merci d’avance 🙏

Pour y être allé de très nombreuses fois, je connais Saint Paul de Vence par cœur. (🐈 Cham  : en même temps c’est quand même beaucoup plus petit que Paris 🙄😂).  Et j’y ai pris des dizaines de photos, sympas, mais pas vraiment plus originales les unes que les autres et très souvent très semblables entre elles.

Mais, à chaque visite, je ne peux m’empêcher de prendre mon appareil, au cas où… Et en ce jour de juillet 2025, je ne l’ai pas regretté. Ce jour là, ce n’est plus l’intégralité de la sculpture qui m’a interpellé. Mais le visage. Et comme je suis fan des effets bokeh que j’avais pensé à emmener mon zoom fétiche avec moi… 🐈 Cham : au passage je rappelle que ses photos ne font l’objet d’aucun montage 😌 D’ailleurs je ne suis même pas surpris qu’il ne sache pas se servir d’un logiciel de type Photoshop 😂

Et cela donné le résultat suivant :

Grâce à mon zoom fétiche, avec une lumière particulière liée à un angle de vue différent, cette photographie attire le regard et la pensée sur une sculpture d’une grande intensité, capturant un instant à la fois de grâce et de tension. Cette femme élancée est dans une posture à la fois puissante et vulnérable. Le choix de l’angle met en valeur la musculature du dos, la finesse des traits et la concentration de l’expression, révélant un travail minutieux du sculpteur à la fois sur l’anatomie bien sûr, mais également sur l’émotion à l’état pur.

L’effet bokeh, c’est à dire le flou  de l’arrière plan, laisse deviner un paysage urbain ou naturel, sans détourner l’attention de la figure centrale. Là encore ce contraste entre la netteté de la sculpture et la douceur du décor renforce la présence imposante du sujet, tout en invitant à la contemplation.

Du coup j’ai vu cette sculpture sous un jour tout à fait différent. Elle est passé d’une « oeuvre originale » à une œuvre qui interroge sur la dualité entre la force et la fragilité, le mouvement et le repos. Elle peut évoquer à la fois la persévérance et le dépassement de soi, mais aussi la nécessité du repli sur soi.

Cela m’a rappelé qu’un simple changement de  paradigme, qu’ un simple changement de regard pouvait modifier en profondeur notre vision des choses. Et cela vaut pour la photo comme pour notre vie quotidienne.

En ne se contentant pas de nous montrer une simple sculpture comme ma première banale photo, cette photo révèle toute la charge émotionnelle et esthétique, m’invitant à m’arrêter, à ressentir et à réfléchir. Une œuvre qui, par sa puissance silencieuse, m’aura marquée durablement.

Je n’ai pas testé cette photo sur Instagram et encore moins sur TikTok.  A peu près persuadé qu’elle passera quasiment inaperçue, à la différence d’une simple photo de rose par exemple. Ou même de ma première photo, publiée sur Instagram et qui avait été plutôt appréciée. Et même reprise pour illustrer un poème 🙏 ☺️
🐈 Cham : et c’est vrai qu’il a des photos de roses assez sympa 🌹😍

Mais à l’époque d’une instantanéité presque compulsive, prendre le temps de s’arrêter et de réfléchir sur l’art et l’introspection qu’il engendre parfois, devient presque anachronique. Et pourtant…

🐈 Cham : et n’oubliez pas 😎

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