La confiance exclut le contrôle. Totalement.
"La confiance n'exclut pas le contrôle". Combien de fois ai-je entendu cette expression dans le monde professionnel ? Et pas que... Et à chaque fois, j'ai "ramé à contre-courant" contre cette expression qui me semble partagée par plus de 99 % de la population.
Pour autant, cette expression n'est pas neutre, car elle induit de nombreux comportements dans notre vie professionnelle certes, mais aussi dans notre vie personnelle. Et ces comportements sont a minima contre productifs, quand ils ne sont pas nuisibles voire toxiques.
🐈 Cham : là je le sens un peu remonté 😳 je me trompe 🙃
Je ne suis certes pas en train de vous dire que l'on peut faire confiance à tout le monde, encore moins a priori, tout le temps et qu'il ne faut jamais rien contrôler. Bien au contraire et nous allons y revenir en détails.
Mais pour moi, la vraie confiance exclut totalement tout contrôle. Au profit de tous.
Et c'est ce que je souhaite partager avec vous ici. Mais n'hésitez pas à me dire votre avis dans les commentaires.
🐈 Cham : il risque de ne pas être déçu 😂
1. Les définitions de la confiance et du contrôle
1.1 La confiance
1.2 Le contrôle
2.1 Le tableau des situations
2.2 L'analyse des 4 situations
3. A qui peut-on faire confiance ?
3.1 Les conditions d'une réelle confiance
3.2 La confiance est-elle nécessairement réciproque ?
3.2 La confiance est-elle durable ?
1. Les définitions de la confiance et du contrôle 🔙
1.1 La confiance 🔙
D'après le Larousse.fr, la confiance peut se définir de différentes manières :
- L'assurance, la hardiesse, le courage qui vient de la conscience qu'on a de sa valeur, de sa chance. Avec comme synonyme l'espérance ou la foi et comme contraires l'anxiété, l'appréhension, la crainte et le doute.
- Le sentiment de quelqu'un qui se fie entièrement à quelqu'un d'autre, a quelque chose. Avec comme synonyme crédit et comme contraires la défiance, la méfiance et la suspicion.
- Un sentiment d'assurance, de sécurité qu'inspire au public la stabilité des affaires, de la situation politique comme la confiance des épargnants envers l'Etat. (🐈 Cham : sujet hautement d'actualité 😊) Avec comme contraire là encore l'anxiété et la crainte.
La première définition relève de la confiance en soi. Cette thématique essentielle dans le cadre d'une vie que l'on souhaite la plus sereine possible, et notamment pour une personne hypersensible, fera l'objet d'articles spécifiques.
La troisième définition relève plus du monde professionnel, au sens très large du terme. Nous ne la retiendrons pas non plus dans le cadre de cet article.
En revanche la deuxième définition est bien au coeur de notre sujet. Les expressions reprises à titre d'exemples par le Larousse le démontrent bien :
- avoir confiance en quelqu'un, quelque chose : se fier entièrement à eux ;
- avoir la confiance de quelqu'un : lui inspirer un sentiment de confiance ;
- de confiance : accompli sans hésitation, sans défiance ; en qui on peut avoir confiance ;
- donner, inspirer confiance à quelqu'un : le rendre confiant ;
- en toute confiance : sans crainte d'être trompé ;
- perdre confiance : cesser d'avoir confiance.
1.2 Le contrôle 🔙
Toujours d'après le Larousse.fr (et je vous fait grâce des nombreuses autres définitions concernant par exemple le sport, la bourse, des interrogations écrites pour les élèves...), le contrôle se définit notamment comme :
- Une action de contrôler quelque chose ou quelqu'un, de vérifier leur état ou leur situation au regard d'une norme. Avec pour synonymes l'inspection, le pointage, le sondage, la vérification.
- Le fait de contrôler quelque chose, un groupe, avoir le pouvoir de diriger comme perdre le contrôle de son véhicule ou avoir le contrôle d'un territoire. Avec comme synonyme la domination, la maîtrise.
Sur le plan relationnel qui nous intéresse aujourd'hui, ces 2 notions sont fondamentales.
La deuxième parce qu'elle induit une notion de dirigisme. Cela peut parfaitement se comprendre dans un contexte de hiérarchie professionnelle par exemple. Plus difficilement dans un cadre familial ou amical par exemples également.
La première s'appuie sur des normes. Là également, si dans le milieu professionnel des normes sont souvent (mais pas toujours) plus simples à définir, dans les relations entre personnes la confiance s'appuie plus sur des valeurs (la fidélité par exemple) que sur des normes. Chacun pouvant avoir éventuellement (🐈 Cham : ou pas 😉) ses propres normes au sein d'une même valeur. Et sauf à les partager de manière très explicite avec la ou les personnes concernées, difficile d'essayer de vouloir tout contrôler.
2. Les 4 situations types 🔙
Mais si autant de personnes pensent, à l'inverse de moi, que "la confiance n'exclut pas le contrôle", il y a sûrement de bonnes raisons à cela.
🐈 Cham: tu m'étonnes 🙄
Et il semble y en avoir autant que de personnes. Mais 2 raisons me paraissent majeures :
- un manque de confiance réelle dans l'autre : "puis-je réellement lui faire confiance ?"
- un manque certain de confiance en soi :"comment vais-je faire si ma confiance est trahie ?"
Et là une certitude (🐈 Cham : pour lui 😎) apparaît : le problème n'est pas chez l'autre, mais chez moi. Alors pourquoi vouloir contrôler l'autre ?
Mais je reconnais aisément que la vie n'est pas aussi simple que cela et qu'une multitude de situations apparaissent au quotidien. Et surtout que la confiance ne peut pas et ne doit pas être (sauf exceptions) une chose acquise d'avance (🐈 Cham : bref c'est un peu le foutoir tout cela 🤣 on peut être plus clair 🙃)
Néanmoins, de manière volontairement un peu réductrice, nous pouvons distinguer 4 situations issues du croisement des notions de confiance et de contrôle. Qui induisent des comportements et des situations relationnelles très différentes.
2.1 Le tableau des situations 🔙
Si l'on croise les 2 notions de confiance et de contrôle, 4 situations apparaissent comme le montre le tableau simplifié ci-dessous :
- je n'ai pas particulièrement confiance, et je ne contrôle pas ;`
- je n'ai pas confiance et et je contrôle ;
- je pense avoir confiance, mais j'ai besoin de contrôler ;
- j'ai confiance, et je ne contrôle pas.
La matrice confiance / contrôle
Chaque type de situation entraine naturellement des situations relationnelles et comportementales très différentes.
2.2 L'analyse des 4 situations 🔙
- Première situation : je n'ai pas particulièrement confiance, et je ne contrôle pas.
C'est la situation la plus courante. En général c'est des personnes que nous connaissons peu, avec lesquelles nous avons des relations très épisodiques et conjoncturelles. Nous n'avons aucune attente particulière envers ces personnes et un quelconque contrôle n'a strictement aucun intérêt. Si la situation change, il sera toujours temps de voir...
- Deuxième situation : je n'ai pas confiance et et je contrôle.
Cette situation est beaucoup plus fréquente, et notamment dans le milieu professionnel. Mais pas que bien sûr. C'est le cas par exemple pour un nouvel embauché. Je pense pouvoir lui faire confiance à terme car il correspond à tous les critères de recrutement, mais j'aimerais vérifier si sa manière de travailler correspond à son CV, à ce qu'il nous a dit lors des entretiens d'embauche, aux valeurs de l'entreprise... La confiance n'est pas encore établie et le contrôle en la matière est quasi obligatoire. Il en va de même naturellement pour les relations réellement amicales... voire amoureuses...
- Troisième situation : je pense avoir confiance, mais j'ai besoin de contrôler.
Nous sommes une étape après la deuxième situation. A ce stade, je commence a avoir une relative confiance envers l'autre personne. Je le pense capable de répondre à mes attentes, voire mes avis, de manière fiable et en conformité avec mes propres valeurs. Pour autant je n'ai pas une totale confiance... en moi ! Comment vivrai-je la situation si elle n'est pas telle que je la souhaite ou si ma confiance est trahie ? Mal sûrement et sans véritable plan B. Le problème n'est plus l'autre, le problème est en moi.
- Quatrième situation : j'ai confiance, et je ne contrôle pas.
C'est la situation la plus rare, mais la plus confortable si je sais la vivre en toute sérénité. Je sais que quelle que soit la situation, la personne répondra à mes attentes et selon mes valeurs. Qui en général sont réciproques et partagées. En cas de difficulté ou de problème, la personne saura m'en faire part le plus rapidement possible, et nous pourrons en discuter ensemble pour trouver les meilleures solutions possible. Et cela quel que soit le contexte : professionnel, amical ou amoureux. Tout contrôle serait inutile, inopportun et pourrait remettre en cause en profondeur la vision que l'autre a de moi et même sa propre confiance à mon égard. En revanche, et revers de la médaille, si la confiance est trahie pour quelque raison que ce soit, les conséquences sont très douloureuses. Et surtout durables. Mais dans quasiment tous les cas, les contrôles n'empêchent pas les trahisons. Alors autant vivre sereinement une véritable relation de confiance. Surtout si elle est réciproque.
Au final, et quel que soit le contexte, le contrôle signifie une absence réelle de confiance. Envers l'autre ou vis-à-vis de soi-même. Même si une trahison reste toujours possible, la vraie relation de confiance contribue a la sérénité et au bonheur de tous les jours. Vouloir la contrôler est inutile et totalement contre productif.
3. A qui faire confiance ? 🔙
De fait, nous ne pouvons donc avoir confiance en une personne que si nous sommes nous-même en confiance. Cela relève plus de l’être que de l’avoir, nos relations précédentes nous ayant façonné tel que nous sommes aujourd’hui.
Dès lors 3 questions majeures se posent : à qui pouvons-nous faire réellement confiance ? La confiance est-elle nécessairement réciproque ? La confiance est-elle nécessairement durable ?
3.1 Les conditions d'une réelle confiance 🔙
La confiance comporte une prise de risque contenue dans l'abandon d'une partie de soi ou du contrôle que l'on souhaiterait ou pourrait exercer sur l'autre. Si la confiance nécessite et se traduit par une absence de contrôle, une vigilance reste de mise pour ne serait-ce que percevoir les signes d'une éventuelle trahison, limitée si la confiance est bien placée, mais toujours possible.
Pouvoir réellement faire confiance à une personne nécessite que 3 éléments soient réunis : une réelle confiance en moi envers cette personne, le ressenti que la personne en laquelle j'accorde ma confiance est légitime et les enjeux du lien de confiance m'apparaissent clairs (professionnels, amitiés, amour...). A terme, c'est l'ajustement mutuel de ces éléments communs et partagés qui maintiendra le lien de confiance.
3.2 La confiance est-elle nécessairement réciproque ?
Dans l'absolu, la confiance peut être à sens unique. Dans le milieu professionnel par exemple, je peux avoir confiance en une personne compétente, beaucoup plus que moi par ailleurs dans son domaine, et qui a largement fait ses preuves à la satisfaction générale. Pour autant, cette personne, qui ne me connaitra peut-être même pas, n'aura pas une réelle confiance en moi. Qui ne serait en l'espèce même pas nécessaire.
Mais la vraie "relation de confiance" est, nous venons de le voir, une relation réciproque entre une ou des personne(s) en confiance envers une ou des personnes dignes de confiance en lien avec des enjeux communs. Cette relation est fondée sur des valeurs, des connaissances, des conventions, des croyances, des motivations voire des affects. Seule la réciprocité est gage d'une relation de confiance réelle et durable.
Notons enfin que, et même si bien sûr ce n'est pas le seul élément à prendre en compte, la confiance réciproque est un sentiment indispensable pour être heureux en couple. En fonction bien sûr des enjeux communs de confiance que les partenaires se sont eux-mêmes librement fixés.
3.3 La confiance est-elle durable ?
La confiance envers l'autre permet de renforcer les liens dans les relations avec l'autre, et nécessite une bonne connaissance et une réelle estime de soi. Elle est donc une des bases de toute relation durable. Mais la confiance est aussi à la fois une sorte de reconnaissance et un pari : le pari que l'autre, s'il mérite ma confiance au moment ou je lui accorde, la respectera.
La rupture de la confiance viendra d'une trahison des accords tacites respectifs. Ou de contrôles qui feront douter l'autre de la sincérité de la confiance accordée. Dans les 2 cas, les conséquences seront dramatiques et parfois explosives. Avec des conséquences souvent majeures et durables.
🐈 Cham : question subsidiaire : peut-on regagner la réelle confiance de quelqu'un ?
Oui parfois... Mais cela restera toujours long et compliqué tant la notion de trahison restera désormais présente. Mais parfois cela vaut la peine d'essayer...
En synthèse , si le contrôle est nécessaire dans la majorité des situations de la vie personnelle et/ou professionnelle, la notion de contrôle est totalement antinomique avec celle de la confiance réelle accordée. De plus, elle nous pollue l'esprit et le cerveau, ce dont nous n'avons pas besoin. Et encore moins pour une personne hypersensible.
En outre, la personne à qui nous avons accordé notre confiance le sait. Soit de manière explicite, car nous lui avons dit, soit de manière intuitive, car elle le ressent. Tout contrôle en la matière est donc vécu comme une remise en cause de cette confiance. Que ce soit formulé, ou non. De fait une relation de confiance réciproque aura beaucoup plus de mal à s'établir et surtout à résister dans la durée.
Alors, si le contrôle est nécessaire, c'est que nous n'avons tout simplement pas une réelle confiance. Envers l'autre, ou envers nous-même. Tout simplement.
🐈 Cham : finalement, perso je pense qu'il me fait réellement confiance 😍
Et c'est trop cool 🥰
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